SEMINÁRIO

Corps et décors urbains

Paris/França

La ville est-elle un ensemble de décors offerts aux corps qui s’y meuvent ? Une telle question suppose que la ville continue d’être prise pour un théâtre. Elle ne rompt guère avec une tradition de pensée qui conduit à la conception désormais bien établie d’une « société du spectacle » dont l’espace urbain serait le réceptacle le plus approprié. Mais qui dit corps, qui dit décor, dit aussi désaccord. Corps ou décor se confrontent à l’incongruité qui surgit, surtout au moment où on ne l’attend pas. Il ne s’agit pas de l’effondrement du décor ni à proprement parler, de la chute des corps, mais plutôt de cette inconvenance des sens qui nous agite dans les rues quand notre regard semble bien nous dire qu’il n’attend plus rien. Il s’agit plutôt du corps qui, entrant dans le décor, perd l’orientation possible de son regard. Sensation somme toute assez fréquente à laquelle nous ne prêtons qu’une attention relative par crainte d’en tirer des conclusions disharmoniques.

On entend parler des métamorphoses des villes… Il est indéniable qu’une ville est destinée à changer, quoique, d’une certaine façon, comme un corps, elle puisse rester elle-même. Mais ces métamorphoses sont-elles données au regard du citadin comme des changements de décor ? Rien n’est moins sûr.

Les villes qui font l’objet d’une conservation patrimoniale plus ou moins systématique ne subissent guère de bouleversement, leur décor monumental est là pour durer. Il faut alors considérer que les transformations de l’espace urbain ne se livrent pas toujours au regard, qu’elles se révèlent à travers des rapports sociaux, politiques, économiques. Et les mégapoles elles-mêmes semblent, bien que leur mutation dépende de décisions, de stratégies, avoir une finalité qui leur est propre, une finalité insaisissable, celle qui apparaîtrait en quelque sorte dans leur auto-métamorphose.


DATA E LOCAL

08 de novembro de 2005
Paris/França


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